lundi 22 juin 2015

Un n-ième collectif de scientifiques et de médecins qui tirent la sonnette d'alarme

« Non seulement les enfants sont plus vulnérables à toutes les expositions environnementales, mais si en plus nous permettons à nos enfants d’être exposés à un agent capable de réduire leurs capacités d’apprentissage à l’endroit même où ils sont supposés apprendre, c’est une tragédie, c’est de la folie. » David Carpenter dans la conférence de presse de l'Appel de Paris 2015:

C'est par ces mots sans détours que David Carpenter, médecin et professeur en sciences de santé environnementale à l'université d'Albany, met en garde contre l'installation de la Wifi dans les écoles lorsqu'il prend la parole lors de la conférence de presse donnée suite au 5e colloque de l'Appel de Paris. Une vingtaine de sommités européennes et nord-américaines étaient réunies les 18 et 19 mai à l'Académie Royale de Médecine de Belgique à Bruxelles pour ce colloque consacré aux hypersensibilités aux champs électromagnétiques et aux produits chimiques multiples.

Quelques 180 médecins, scientifiques, juristes, élus, journalistes et autres participants venus de nombreux pays ont assisté à ce colloque qui s'ajoute à la longue liste d'appels de médecins, de scientifiques, de citoyens et même de politiques (comme par exemple la résolution 1815 du Conseil de l'Europe).

Dans la synthèse de ce colloque on peut lire:
« La plupart des intervenants ont souligné le fait que depuis les années 1960, plusieurs milliers d'études ont démontré sans équivoque la nocivité des faibles expositions prolongées aux champs électro-magnétiques.

« Pourtant l'industrie et les gouvernements nient toujours l'existence de ce risque qui nuit aujourd'hui, à divers degrés et généralement à leur insu, à la santé de la majorité des êtres vivants.
» 
Combien d'appels, d'avertissements et d'actions collectives de la part de scientifiques, de médecins, de juristes, de députés, de journalistes d'investigation et de citoyens faudra-t-il encore pour que les autorités sanitaires prennent enfin en compte la santé publique plutôt que la santé financière de l'industrie mobile? Nous nous retrouvons face au même déni qu'a connu l'amiante, l'essence plombée, les peintures au plomb, la radioactivité et tant d'autres périls chimiques. Ce déni est le résultat de la défense de produit menée de front par l'industrie. Sa stratégie de doute est tellement efficace et généralisée que l'Agence Européenne pour l'Environnement en personne s'est sentie obligée d'analyser ce phénomène dans deux rapports monumentaux intitulés "Signaux précoces et leçons tardives", qui retracent la même trajectoire pour chaque produit ou technologie toxique présentant un intérêt industriel: très tôt on avait alerté sur les risques sanitaires, très tard les décideurs ont pris des mesures.

Revenons à la conférence de presse dont voici quelques citations choisies:

C'est le docteur Dominique Belpomme, initiateur de l'appel de Paris, qui prend la parole en premier. Il a examiné plus de 1200 patients dits EHS (Electro-HyperSensibles) et confirme qu'il existe désormais des marqueurs biologiques objectifs et des critères cliniques pour déterminer l'électro-hypersensibilité.

Cindy Sage, co-éditrice du rapport Bioinitiative, rappelle que les personnes atteintes d'EHS continuent d'augmenter dans tous les pays ayant adopté les technologies sans fil. Elle exprime ses vives inquiétudes quant à l'exposition des enfants à l'école:
« Nous sommes particulièrement inquiets pour les enfants qui vont à l'école pendant 12 ans et baignent dans un environnement artificiel que nous avons créé et qui est très néfaste pour leur santé, leur apprentissage et leur comportement et finalement pour leur système reproductif. »
« Par le passé, nous scientifiques, en concentrant nos efforts, avons réuni suffisamment de preuves pour d'alerter les décideurs en leur disant: 'Il y a tellement de preuves désormais qu'on ne peut plus les ignorer. Si nous les ignorons, le problème de santé prendra de plus en plus d'ampleur.' (...) Ce sont des faits qui ne peuvent plus êtres mis en cause. Nous avons besoin de mieux communiquer ses résultats aux décideurs pour leur faire comprendre qu'on ne peut plus se permettre d'attendre davantage pour réagir. En termes d'économie, d'éducation et de santé, tout atermoiement coûte trop cher. »
« Nous parlons ici du droit à la santé, le droit à un environnement sain pour notre corps. »
Le prochain à s'exprimer est David Carpenter. Il exprime d'abord son accord avec Mme Sage pour ensuite parler du plus grand problème du moment: le Wifi à l'école. Il met cette situation en perspective avec les données scientifiques sur le développement de l'électro-hypersensibilité et il confirme le travail d'autres médecins et chercheur qu'il s'agit d'un syndrôme acquis par exposition chronique:
« Je voudrais préciser un des points les plus critiques, à savoir le Wifi à l'école. Lorsque vous avez une borne Wifi dans une salle de classe avec 10 ou 20 élèves utilisant des équipements sans fil, ces élèves se retrouveront dans une salle exposée à des niveaux énormes de rayonnements en radiofréquences. Nous savons par les études sur les personnes devenues électro-hypersensibles, que souvent c'est un haut niveau d'exposition initial qui déclenche le développement d'un syndrome d'électro-hypersensibilité. Nous savons aussi qu'une fois qu'une personne est devenue électro-hypersensible, elle le restera pour toute sa vie. Les troubles cesseront dans un environnement non-exposé, mais réapparaîtront dès qu'elle se rapproche de champs électro-magnétiques. Ce syndrome se manifeste par: des maux de têtes, de la fatigue, torpeur ou apathie mentale, irritabilité et une diminution généralisée de la capacité à fonctionner normalement. »
« Non seulement les enfants sont plus vulnérables à toutes les expositions environnementales, mais si en plus l'école permet à nos enfants d’être exposés à un agent capable de réduire leurs capacités d’apprentissage à l’endroit même où ils sont censés apprendre, c’est une tragédie, c’est de la folie. Bien sûr les enfants sont exposés à d'autres sources, mais éviter le Wifi à l'école est une mesure que nous pouvons prendre immédiatement. Une classe entière connectée en filaire ne subira pas cette exposition et bénéficiera du même accès à internet dont les élèves auront besoin. »
C'est ensuite à Lennart Hardell de prendre la parole. Il abonde dans le sens de son collègue et renchérit:
« Je voudrais réaffirmer la nécessité de carrément abandonner à l'école la connexion sans fil à internet ! Je vois cela comme un grand problème pour la santé humaine. Les autorités nous assurent que les niveaux d'expositions sont en dessous des normes établies par l'ICNIRP, mais nous savons que ces normes ne tiennent pas compte des effets à long terme ni des effets non-thermiques, c'est-à-dire des effets invisibles qui ne dépendent pas de l'échauffement des tissus. »
« Nous devons également éduquer les professions médicales, parce que la majorité des médecins n'est pas au courant de ces problèmes de santé et pensent qu'une telle exposition ne présenterait pas de problème. »
« Revenons à la décision du CIRC en 2011 de classifier les radiofréquences dans le groupe des cancérogènes possibles (catégorie 2B). Par la suite, les preuves se sont multipliées au point que certains scientifiques à travers le monde font pression pour avance la classification vers la catégorie 2A: cancérigène probable. La question fondamentale à se poser est: pourquoi exposerions-nous nos enfants de façon prolongée et chronique à une technologie qui a été classifiée en cancérogène possible ? »

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